Depuis plusieurs semaines, le secteur du transport routier est mis à mal par une augmentation considérable de deux de leurs principaux postes de coûts : les carburants et les salaires.

En effet, la flambée des prix du carburant due au conflit qui a éclaté entre la Russie et l’Ukraine a malheureusement coïncidé avec l’application des accords sociaux signés dans la profession les 3 et 28 février 2022.

Comment ce secteur d’activité fait face à ces difficultés, et comment les acteurs de la supply chain peuvent limiter les impacts sur leur activité ?

Les conséquences de la forte hausse des prix du carburant pour le transport routier

Depuis plusieurs années, l’évolution du prix de l’essence représente un facteur de difficulté pour les entreprises de transport. Déjà en 2021, le prix du litre de gazole avait augmenté de 45 % et celui du GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) de 250 %, déclare l’OTRE (Organisation des Transporteurs Routiers Européens). Depuis le début du conflit géopolitique entre la Russie et l’Ukraine, les prix ont continué de s’envoler.

Cette hausse des prix du carburant entraîne des conséquences non-négligeables sur le secteur du transport routier. Etant un poste de dépense important pour ces acteurs – qui peut représenter jusqu’à 25 % de leurs coûts – il existe un risque considérable de travail à perte et donc un effondrement de la trésorerie.

Une aide de 400 millions d’euros pour les transporteurs

Face à une situation critique qui fragilise grandement le secteur du transport routier, les organisations FNTR (Fédération Nationale des Transporteurs Routiers) et OTRE ont demandé à l’Etat « des mesures de sauvegarde », sous forme d’un « bouclier tarifaire énergie » qui gèlerait la hausse des prix du carburant dans un premier temps, et de plusieurs aides qui auraient pour but de soutenir les trésoreries des professionnels.

A l’issue de négociations tenues le vendredi 18 mars dernier, le ministre des Transports et les organisations professionnelles du secteur sont arrivés à un accord : une aide de 400 millions d’euros de la part du gouvernement sera attribuée pour les acteurs du transport routier, afin de faire face à la hausse des prix du carburant. Les entreprises se verront toucher une aide par véhicule, multiplié par le nombre de véhicules de leur flotte. Dans le secteur du transport de marchandises (TRM), voici le barème des aides :

  • 400 € pour les véhicules de transport de marchandises dont le PTAC est inférieur à 7,5 T
  • 600 € pour les véhicules de transport de marchandises dont le PTAC est compris entre 7,6 T et 25,9 T
  • 750 € pour les véhicules de transport de marchandises dont le PTAC est supérieur à 26 T
  • 1300 € pour les tracteurs routiers qui tirent les semi-remorques.

Au total, cette aide va concerner environ 520 000 véhicules. A cette action, s’ajoute également une réduction de 0,15 €/L hors taxes à la pompe et à la cuve de gazole durant quatre mois, du 1eravril au 31 juillet.

Selon le délégué général de l’OTRE Jean-Marc Rivera, cette aide accordée va permettre aux acteurs du secteur de respirer, mais leur situation financière reste tout de même très fragilealors qu’il précise que « notre secteur d’activité [le transport routier], le gouvernement l’avait lui-même reconnu, est un secteur qui est vraiment stratégique pour notre économie ».